De la singularité de la démarche et autres petites reflexions...

Publié le par Maxine

 

princesse-fleur

 

Blandine, quand je lui avais ouvert mon coeur sur mon projet avait eu une drôle de tête, une expression difficile à déchiffrer, un air que je ne lui avais jamais vu... Il faut dire que c'est plutôt quelqu'un d'enthousiaste, du genre "toujours partante ".

Mais là elle m'avait dit:

"Ça me rend triste, c'est tellement... rationnel, trop même... Je n'arrive pas à comprendre qu'une fille belle et intelligente comme toi ne trouve pas un type bien pour lui faire un enfant..."

Elle se plaignait pourtant de ne jamais voir son mari, plus intéressé, selon elle par son travail que par leur petite fille.

Mathilde, elle, après une première réaction assez positive, m'avait dit quelques semaines après:

" Ça me met mal à l'aise cette recherche, ça sonne bizarre... la logique c'est quand même de s'aimer et que des enfants découlent de cet amour, non ? "

Je trouvais sa réflexion étonnante alors qu'elle était en guerre ouverte avec le père de ses trois enfants entre autres pour de sombres histoires de pension...

Et Carl :

" Mais comment ils ont pu passer à côté de toi sans te voir tous ces cons...? "

Sans commentaire...


Je dois avouer que toutes ces considérations ont trotté dans ma tête, créant tour à tour le chagrin, la colère et le questionnement. Des questions qui bien sûr s'étaient posées à moi en amont, on ne se retrouve pas sur un site de coparenting comme on irait sur celui d'ASOS* pour s'acheter une nouvelle robe !

J'en ai eu des hommes qui voulaient un enfant de moi, quelques uns... mais je n'ai jamais cru que cela renforcerait notre équation. Peut-être que le fait d'avoir perdu mon père à l'âge de deux ans, d'avoir été élevé par un père adoptif qui se déchirait avec ma mère sur le thème de mon éducation avait eu raison de ma crédulité... et m'avait rendue exigeante au point de ne laisser aucune chance à ceux qui auraient aimé tenir ce rôle. Est-ce suffisant d'être face à quelqu'un qui est partant pour se lancer dans l'aventure ? Je ne crois pas.

Quand j'y repense aujourd'hui, je n'ai aucun regret de les avoir laissés sur le bas côté de ma vie, ils sont pour la plupart aujourd'hui pères et je ne les envie pas... encore moins leur femme !

J'aspire encore à une vie amoureuse mais sans cette pression de devoir trouver le père de mon enfant dans les deux ans à venir... Pour l'instant je fais une pause, c'est le mot, une pause.

Ma vie comme elle est me plaît assez, je n'ai pas l'impression de me forcer, ni de me perdre...

Je suis fatiguée des relations passionnelles et des rapports de force et j'ai l'impression que je n'ai pas encore tout à fait le mode d'emploi pour vivre autre chose.

Alors c'est vrai que la question du temps entre en jeu et pas seulement à cause de la ménopause qui approche irrémédiablement mais aussi parce que je ne veux pas offrir à mon petit une mère exsangue, épuisée au moindre cri, agacée par ses questions d'enfant...

 

J'ai bien conscience que ma démarche n'est pas forcément l'idéal dans l'inconscient collectif, on m'a lu les mêmes contes qu'à mes amies quand j'étais petite, j'ai rêvé moi aussi de porter une robe de mariée et de vivre heureuse avec l'être cher entourés d'une ribambelle d'enfants.

Ça, c'était à vingt ans, à trente je regardais mes amies tomber enceinte les unes après les autres comme une trahison, comme si on m'intimait l'ordre de grandir. Et quand je disais que je ne voulais pas être mère, j'étais la première à le croire... Et puis plus récemment j'ai juste dit, avec lucidité, que je n'avais pas rencontré celui avec qui je voulais le faire... Ou plutôt si, une fois, avec Matt, mais c'est lui qui n'aurait pas voulu...


J'ai l'air comme ça, blasée et complètement dans le contrôle de ce que j'ai mis en place. Mais non ! Tout se construit au jour le jour, au fur et à mesure que j'avance dans cette aventure singulière. Rien n'est rationnel, sur ma route il y a de l'émotion aussi, de la place pour les coups de coeur, et les coups de blues. Chercher quelqu'un avec qui j'aurais suffisamment de complicité, d'affinités, de valeurs communes et surtout une vrai lien, pas amoureux certes, mais lien tout de même, ne relève pas du calcul ! C'est quelque chose de rare que je cherche, et c'est pour cela que je me suis préparée aussi à essuyer un échec dans ma quête, même si je suis pleine d'espoir, même si je suis pleine de force... Alors mes chers amis, je vous en prie, épargnez moi vos clichés. J'avance dans la nuit, les yeux grands ouverts et ce n'est déjà pas facile....

 

(*Site anglais de vente de vêtements en ligne )


Publié dans Humeur

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