Quelques grammes de finesse...
J'ai envie d'écrire que ça va bien, que je suis apaisée, que peu importe la réponse (ou l'absence de réponse) de François, je m'en fous...
Mais c'est faux. Je traîne ma carcasse comme une vieille mule efflanquée, j'écrase sur mes joues des larmes grosses comme des poings et même mes rares moments de légèreté sont gâchés par un nuage de fumée qui me pollue le cerveau.
Dimanche encore, alors que je m'échouais sur le canapé de Sasha, comblée par une exquise étreinte, les nerfs ont lâché lamentablement dans un clapotis de sanglots enfantins. Plus de fierté, plus de faux semblants, seulement l'envie de plonger mon nez dans le creux de son cou et m'endormir dans cette chaleur humide de larmes et de peau. Sasha est un tendre, un gentil, il ne ferme pas la porte, il ouvre grand les bras et me chuchote des mots tranquilles quand je perds vraiment pieds. Il ne juge pas, ni ne soupire, brisant seulement le silence par un baiser sur mes cheveux...
Il y a les mots de Carl surgissant d'un sms un peu tardif parce que mes yeux rougis et mon teint hâve lui reviennent en mémoire lorsqu'il m'a croisée brièvement hier matin, le temps d'une cigarette (lui, pas moi, je résiste encore au poison...) :
Musicothérapie demain soir madame ! Puisse une belle mélodie doucement chantée, vos larmes sécher... Bises et pensées.
Carl
Il y a la prose de Romain, mon amant remarquable qui a le défaut d'être loin, même si ses mots me le rendent proche :
Tu es comme une fille sur un banc avec l'oiseau qui était à portée qui s'envole ou est prêt à s'envoler(...) J'aimerais avoir tes larmes sur mes lèvres, fluide sacré s'il en est un. Il y a une petite fille dans chaque femme.
Je t'embrasse mille fois tendrement
Romain
Il y a Gabriel qui sait sa maladresse, qui sait ma tristesse, qui ne sait pas tout, mais qui est là :
J'ai pas besoin d'entendre pour comprendre, sache que si tu as besoin je suis capable d'ouvrir mes bras en fermant ma grande gueule. Je t'aime. Courage. Bisoudoux.
La communication virtuelle n'a pas que du mauvais dans ces moments là...
Il a mes amis, mes autres, mes chers, celles et ceux qui se relaient à mon chevet de mélancolie, pas un jour sans nouvelles, pas un soir sans pensées, je sens leurs mains qui me retiennent, qui me réchauffent, qui me poussent pour que j'avance plutôt que de me regarder les pieds.
Et il y a vous, petits lutins farceurs, gentilles fées impliquées et angelots empathiques qui sans me connaître vraiment, veillez sur moi.
Alors à défaut d'être gaie et insouciante aujourd'hui, j'avais juste besoin de témoigner un peu de ma reconnaissance.
Comment on dit déjà ? Ah oui, merci, c'est ça....