Que ferais-je sans elles ?

Publié le par Maxine

gustave-klimt-07-les-amies.jpg

                                        Les amies de  Gustav Klimt

 

 

Je parle peu de mes amies depuis le début de mon aventure humaine et "littéraire", peut-être par pudeur finalement puisque ce sont elles, plus que nul autre homme de mon entourage qui me donnent la force de continuer quelque soit ma décision, qui me soutiennent quelque soit le chemin que je prends et qui me consolent quand rien ne va plus...

 

J'ai toujours eu un rapport privilégie avec les femmes, passionnel parfois, houleux même mais intime souvent. Dans l'amitié féminine, quand on dépasse le stade de rivalité de l'adolescence, il y a quelque chose d'indéniable, c'est la générosité et l'empathie. Ce qui est donné est souvent retourné au centuple.

J'en entends bien sûr des histoires de trahison entre femmes, d'amitiés pulvérisées... c'est que nous sommes des passionnées nous autres ! Mais quand le lien est sain, rien n'est plus fort.

 

Pour ma part, je suis principalement entourée de femmes ( filles ?)... Par moment je les perds, j'entends la vie nous éloigne quelques temps et nous nous retrouvons.

Je n'ai pas envie de n'éterniser sur les conflits qui font qu'on est plus au diapason à un moment donné, mais plutôt sur les raisons qui font qu'il y a toujours ce lien indéfectible malgré la distance, malgré le temps et même malgré les disputes.

 

 

Je me souviens quand Marla m'a annoncé sa deuxième grossesse il y a trois ans, je me suis sentie abandonnée et trahie. Je me suis dit qu'elle quittait définitivement notre monde de nombrilistes et d'adultes irresponsables. Et puis quand on a deux enfants, il n'y a pas une deuxième paire de bras qui poussent, alors comment allait-elle essuyer mes larmes à moi ?

Je lui ai avoué peu de temps après, honteuse d'être si égoïste. Ce qui fait d'elle une personne à part, c'est qu'au lieu de me mettre le nez dedans, elle m'a juste rassurée. Et le fait est qu'elle a toujours été là pour moi... sans compter que ses deux filles ont été très longtemps les seuls enfants à qui je me sois intéressée un tant soit peu.

J'aime le couple qu'elle forme avec son mec, amoureux mais dans la vraie vie, se heurtant à des vrais problèmes de quotidien mais combattant ensemble. Ils pourrait presque me réconcilier avec la vie à deux....

 

J'ai retrouvé Mathilde il y a quelques années de cela grâce à un site relayant les élèves d'une même école. Adolescente j'ai passé des moments extraordinaires avec elle, de rires surtout et nous n'étions jamais les dernières pour faire des conneries. Aujourd'hui, mère respectable mais pas toujours respectée (surtout par son empaffé d'ex-compagnon) de trois enfants, j'ai toujours une complicité qui vient de loin avec elle. Elle réveille en moi la déconneuse, l'insouciante et parce que rien n'est vraiment grave à ses yeux, elle m'autorise l'erreur, du moment qu'il y a du bonheur à prendre derrière.

C'est la reine de la dédramatisation, ce qui parfois peut la rendre inconséquente mais sa légèreté est la bienvenue, surtout quand on a tendance comme moi à saupoudrer la vie de beaucoup de gravité...

 

Eugénie est elle aussi une amie de collège, nous nous sommes perdues un temps pour une sombre histoire de mec dans laquelle j'avais 90% des tords. Elle a beaucoup voyagé en Europe dans ses jeunes années et puis nous nous sommes retrouvées et malgré nos chemins diamétralement opposés que ce soit dans l'approche de la vie comme des choix professionnels, c'est délicieux de voir à quel point nous avons plaisir à nous voir régulièrement pour faire le point... Son entourage doit me voir comme une espèce de martienne avec mes histoires d'amour sans queue ni tête, ma façon d'assumer d'être hors normes. La voir c'est comme plonger quelques heures dans un autre univers qui m'échappe,  écouter mes histoires rocambolesques c'est pour elle comme suivre un sitcom américain... 

Je suis la marraine (indigne) de son fils ainé.

 

C'est en voyageant en Inde que je me suis vraiment liée avec Blandine. Je voyais en elle une fille toujours contente, conciliante et facile à vivre. Elle s'est avérée une putain de chieuse et je ne l'en ai aimée que d'avantage. Sa qualité indéniable c'est de ne jamais prendre parti pour quelqu'un dans un différent entre deux amis. Certains la taxerait de lâcheté, dans notre histoire c'est je pense ce qui a permis à notre amitié sa longévité. Elle aussi a eu une petite fille, il y a quatre ans.. Mais ce qui était drôle c'est que même si elle voulait instinctivement un bébé depuis longtemps, elle semblait découvrir chaque évènement qui accompagnait sa maternité avec candeur:

"Putain, en fait ça fait hyper mal l'accouchement ! Et puis ça te pompe toute ton énergie, j'ai pas une minute à moi !" m'avait-elle annoncé peu de temps après la naissance de sa petite...

On aurait dit qu'elle n'avait rien lu sur le sujet, jamais parlé à de jeunes mères, bref qu'elle apprenait tout sur le tas... improvisation totale !

 

Aurélie avait pas mal improvisé elle aussi, découvrant sa grossesse au bout de trois mois et demi et l'annonçant au géniteur à peine trois mois avant d'accoucher...  En ceinte deux fois par accident, elle a finalement laissé parler son envie inconsciente (ou non exprimée) de maternité. Aurélie, c'est l'intelligence (et la sensibilité) incarnée mais qui s'ignore. Je l'ai vue tour à tour se déprécier, se fustiger, s'excuser sur des choses dont elle n'était pas responsable. Je crois que c'est aussi mon meilleur public, rien ne me fait autant plaisir que de la faire rire. Pas de fard entre nous, c'est reposant...

 

J'ai senti dés que j'ai pris ma décision que je trouverai une meilleure écoute chez mes amies qui avaient déjà vécu l'experience de la maternité (ou qui en avait très envie...) et ce fut d'ailleurs le cas.

 

En revanche, j'ai dans mes amies très proches deux femmes sans enfants à qui je n'ai pu me confier... Est-ce un rapport de cause à effet, mais l'éloignement s'est fait à cette periode. Pour l'une physiquement, Clarisse passe sa vie à sillonner le monde avec son appareil photo et son amoureux pour faire des reportages et pour l'autre, Sara, affectivement...

Ce sont les coïncidences de la vie, alors que je décidais de mon côté de devenir mère, Sara, lors d'une mise au point m'avouait qu'elle avait toujours vu en moi une figure maternelle (elle a quatre ans de moins que moi) qui l'avait aidé à pousser, à avancer mais qu'elle avait besoin aujourd'hui de s'émanciper et de prendre ses distances. Cette discussion faisait suite à un énorme clash que nous avions eu trois mois auparavant, clash qui je l'avoue m'avait un peu dépassée, Sara versant des mots d'une violence inédite. Douze ans de travail psy (issu de trois écoles différentes), ça vous fait relativiser et prendre dans la gueule seulement ce qui vous appartient ... C'est étrange de ne plus reconnaître quelqu'un dont on croyait tout savoir, c'est une expérience presque schizophrénique. Je considérais Sara comme mon un milk shake à la fraise, je l'ai vue soudain dans la peau d'un chat : imprévisible.

 

Mais je suis sereine malgré tout, Sara, comme Clarisse reviendront un jour et seront à nouveau les détails importants qui font mon tout. 

 

Il était important que je dédie ce chapitre aux femmes de ma vie, celles du présent, celles que je n'ai pas citées,  mais aussi celle du futur qui entreront dans mon existence sur un coup de foudre, ou tout doucement par la force des choses....

Publié dans Mes amis...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> <br /> Cet article m'a fait penser à mes amies à moi... très émouvant.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre