Premiers pas vers un co-papa

Publié le par Maxine

 

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Mes balbutiements sur le site de "co-parenting" furent quelque peu chaotiques. Déjà je fis l'erreur de mettre deux photos de moi, plutôt à mon avantage.

Non que je sois fière de mon physique, je suis plutôt une jolie femme mais certainement pas suffisamment pour que cela soit le premier argument à faire de moi la mère idéale pour un tel projet.

Je pensais naïvement que dans une démarche "reproductive", il était judicieux d'afficher le portrait de ce à quoi risquait de ressembler l'enfant....

Il faut croire que ce site est aussi un terrain de chasse idéal pour les tordus :

Peu onéreux, environ 30 euros pour 6 mois d'inscription et des femmes pour certaines prêtes à tout pour procréer, donc à passer à la casserole avec des hommes capables de leur vendre la promesse de lendemains heureux.

 

Mon premier interlocuteur s'appelait Marc et prétendait être en couple avec une femme stérile. N'ayant évidemment aucune envie d'être en rivalité avec une autre femme, qui plus est en mal de maternité,  concernant mon propre enfant, je déclinais donc son invitation à faire plus ample connaissance. J'imaginais déjà une cinglée s'enfuyant en Russie avec mon nouveau-né sous le bras.

Mais le garçon était insistant. Selon lui, je ne devais pas voir en elle une rivale puisqu'elle avait commencé des démarches pour adopter. Selon Marc, elle serait forcément d'accord puisqu'elle l'aimait, de le laisser faire un enfant biologique pour transmettre ses "précieux" gênes. J'avoue que la démarche était bizarre mais étant d'un naturel curieux, je pris donc le temps déchanger un peu avec lui sur internet. Outre l'orthographe fantaisiste sur laquelle je passais, je n'accrochais pas trop. Là où j'ai commencé à tiquer c'est quand il m'a questionnée sur mon annonce.

"Pourquoi tu veux un gay pour élever ton enfant ?"

"Parce que je veux que ce projet soit détaché de toute notion sentimentale."

"Mais comment tu comptes faire si le mec ne bande pas pour toi ?"

"Euh... l'insémination artisanale tu connais ?"

"Moi j'y crois pas à ce truc..."

"Il ne s'agit pas de croyance en une force impalpable, c'est quand même le moyen de procréation de toute une population de gays et de lesbiennes qui a fait ses preuves..."

"Tu préfèrerais pas qu'on le fasse de façon plus classique ?"

Nous y voilà...

 

"Insémination artisanale ? Kezako ?" m'avait demandé Mathilde, mon amie de collège.

"C'est une méthode de procréation qui consiste pour l'homme à éjaculer dans un petit pot stérile en plastique, à remplir une seringue avec sa semence et pour la femme à se l'injecter assez profondément dans le vagin et de rester 30 min immobile, le bassin relevé. "

"Ah oui, comme pour les vaches !" s'était exclamée Mathilde en riant.

"C'est à peu près ça..."

C'est vrai que la méthode n'a rien de romantique, mais pratiquer un acte sexuel avec un homme pour qui on a aucune attirance physique ou amoureuse l'est-il plus finalement ?


"Ça ne va pas le faire Marc."

"Pourquoi tu dis ça ?"

" Disons que mes antennes me le disent, pour faire simple."

" De toute façon tu m'as tout l'air d'une cinglée frigide pour vouloir fair ton gosse avec des pédés !"

"Ça doit être ça... Allez, salut ! "

 

Le même soir j'ai fait la connaissance de Bassam, un franco-libanais lettré, cultivé avec qui je suis restée deux heures au téléphone. J'étais quelque peu rassurée sur la fiabilité du site. Je n'étais pas au bout de mes peines... ni de mes surprises.


Publié dans aventure maternelle

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